La musique de l'abbaye de Saint-Martial au coeur d'un colloque de "haut niveau"
Sur notre site nous avons souvent souligné la renommée des inventions musicales des abbayes limousines et en premier lieu de Saint-Martial de Limoges; Certains cds sont disponibles pour une écoute actuelle. Ce colloque est l'occasion de remarquer que la recherche historique autour de la musique entraîne une meilleure compréhension du contexte culturelle, politique, liturgique et des échanges mêmes de l'abbaye limousine en Occident pendant le Moyen Age.
Le manuscrit Paris, BnF, latin 1139 est un manuscrit composite, aux origines mal connues, conservé dans les collections de l’abbaye de Saint-Martial de Limoges dès le milieu du xiiie siècle. Issu de l’une des plus prestigieuses bibliothèques médiévales, il est l’un des premiers témoins d’une nouvelle manière de chanter la louange divine. Il est l’un des plus anciens témoins des polyphonies aquitaines.
La partie la plus importante et la plus ancienne (fin xie-début xiie siècle) comprend de nombreux chants festifs : tropes, chansons versifiées, épîtres farcies et jeux liturgiques.
Cette anthologie hétéroclite est révélatrice de l’élan créateur et des échanges culturels qui gravitent autour de Saint-Martial dans le contexte plus large de la France méridionale et de contrées plus lointaines.
Ce recueil factice permet ainsi d’appréhender deux siècles de répertoires chantés et de pratiques liturgiques touchant aux évolutions des célébrations et de leurs marges. Cette anthologie hétéroclite est révélatrice de l’élan créateur et des échanges culturels qui gravitent autour de Saint-Martial dans le contexte plus large de la France méridionale et de contrées plus lointaines.

Ce manuscrit est un livre exceptionnel qui a très tôt suscité l’intérêt des chercheurs :
- Il est l’un des plus anciens témoins des polyphonies aquitaines.
- Il s’agit de la plus ancienne grande collection de chants festifs de nouvelle facture.
- Il comprend plusieurs jeux liturgiques, notamment le Sponsus dont il est l'unique témoin.
- Il s’inscrit à la croisée des répertoires latins et vernaculaires.
- Le notateur de la partie la plus ancienne a fait usage d’une note en forme de losange afin d’indiquer le demi-ton. Cette particularité notationnelle a été rapidement abandonnée dans le sud de la France mais très largement adoptée dans l’ouest de la péninsule Ibérique, tout particulièrement au Portugal.
Il s’agira à la fois de s’attacher au manuscrit lui-même mais surtout de l’inscrire dans une production plus large, à commencer par celle de l’abbaye Saint-Martial de Limoges et dans des réseaux de création et de diffusion dépassant le territoire du Limousin. L’originalité de ce colloque réside ainsi dans la mise en évidence des circulations des pratiques artistiques et intellectuelles.
Diffusion : Saint-Martial de Limoges comme foyer musical et artistique :
- la position de Saint-Martial par rapport à la diffusion des répertoires ou des pratiques artistiques du Limousin vers d’autres régions ;
- l’abbaye comme centre de création et/ou de réception d’un répertoire exogène ;
- la circulation des manuscrits à la bibliothèque de Saint-Martial ;
- la liturgie et la vie communautaire de l’abbaye à travers les répertoires et les ajouts non musicaux dans latin 1139.
Le colloque aura lieu les 19-21 mars 2019 à la Bibliothèque nationale de France (58, rue de Richelieu, 75002 Paris), à l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes (40, avenue d’Iéna, 75116 Paris) et à la Fondation Calouste Gulbenkian - Délégation en France (39, bd de La Tour-Maubourg, 75007 Paris).